TINY TOONS: BUST LOOSE!

L'histoire: 1993 est sans doute l'année de l'apogée de Nintendo dans le monde. On assiste à un véritable raz-de-marée des produits dérivés à l'effigie de la mascotte Mario ( avec notamment le film qui s'en est inspiré) et à une série de succès impressionnants des jeux sortis sur la console-reine du moment, la Super NES, évidemment. Au milieu de titres au nom évocateur qui continuent de cartonner ( Super Mario World, F-Zero, Zelda...) ou qui viennent tout juste de faire leur entrée fracassante sur la 16-bits ( Super Mario All Stars, Starwing, Sim City), l'arrivée de Tiny Toons: Bust Loose! est plutôt discrète. C'est pourtant un jeu de plate-forme d'une variété colossale et qui exploite à merveille presque toutes les capacités de la console, en reprenant les personnages du dessin animé.

Mario86

Le premier niveau se déroule à ACME Looniversity, l'université des Toons.   Attendez-vous à voir ACME sponsoriser tout ce qui peut l'être dans le jeu!!!

Mais avant toute chose, je voudrais juste vous présenter les sponsors. J'ai bien dit les sponsors. Ce jeu vous est présenté par Nintendo bien sûr, Konami, Warner Bros. ( enfin j'imagine ^^), ACME™, ACME™ Looniversity, ACME™ Sports, ACME™ Video Games, ACME™ Lunch, ACME™ Prêt-à-Porter, ACME™ Light, ACME™ TV, ACME™ Hi-fi éléctro-ménager, ACME™ Music, ACME™ Vidéo, ACME™ Produits d'entretien et ACME™ Prévoyance. Voilà, on a fait le tour. Enfin, c'est juste pour vous dire que vous allez voir du ACME™ à toutes les sauces dans ce jeu. Maintenant, pour que vous ne vous en fassiez pas une mauvaise idée à cause de la pub ( à côté de TF1, ce n'est rien!), passons au jeu, si vous le voulez bien.

C'est avant toute chose un jeu de plates-formes où le héros saute...   ... et extermine ses ennemis à l'aide de ses super pouvoirs.

Cette fois les amis, fini de déconner, je vous parle vraiment du jeu. D'abord, de quoi traite-t-il? Primo, vous incarnez Buster Bunny, un lapin ( ah bon?) qui est visiblement le fils spirituel du célébrissime Bugs Bunny. À l'exception près que celui-ci, plus jeune, est plus pudique vu qu'il arbore fièrement un sweat rouge qui, même si on ne le voit pas, est forcément estampillé ACME™. Bon, j'arrête. Toujours est-il que ce lapin possède des tas de mouvements sympas, et je ne vais pas me gêner pour vous en parler.

La perte d'une vie, symbolisée avec beaucoup d'humour: Buster se retrouve K.O. dans une benne à ordures!   Comme pas mal de jeux du même genre, la poupée à l'effigie du héros représente une vie supplémentaire.

Buster Bunny est le premier héros d'un jeu de plate-forme à pouvoir effectuer autant de mouvements différents. Excepté la traditionnelle marche, même les aptitudes les plus basiques d'un personnage de jeu sont arrangées. S'il a un saut particulièrement vif et élevé, c'est surtout dans sa façon de courir que Buster se démarque de l’ordinaire. En effet, comme les ailes de lapin ne lui procurent pas de possibilité de voler ( contrairement à Super Mario!), il a bien fallu trouver un moyen bien particulier de lui faire atteindre des sommets.

Ce qu'il y a de cool avec ce Buster, c'est qu'il court particulièrement vite. C'est un lapin mais il détale comme un... Road Runner.   Sa vitesse phénoménale permet à Buster d'escalader des murs!

Comme vous pouvez le constater sur ces superbes screenshots ( c'est moi qui les ai faits ^^), Buster court d'abord très vite. Un peu comme Road Runner ou le coyote. Et cette rapidité impressionnante lui permet ainsi de courir le long des parois verticales. Ça peut paraître très simple dès lors, mais détrompez-vous: en réalité, si vous avez fait attention à la barre des scores, vous aurez sans doute vu une barre DASH. Celle-ci se divise en dix bâtonnets qui se remplissent au fur et à mesure que Buster court et se vident quand il ne court pas... Si les bâtonnets sont tous remplis, Buster cessera de courir!

100 étoiles = 1UP. Une équation peu originale et empruntée à quelqu'un que je connais bien!   À la fin de chaque étape, vous serez obligé de jouer à la roue de la fortune.

Heureusement, il existe des trophées de Gros Dodo ( un Toon rachitique dont la tête ressemble un peu aux navets de Super Mario Bros. 2) qui servent à vider cette barre DASH, et ce très souvent lorsque vous êtes en pleine course, pour que vous ne soyiez pas obligé de vous arrêter ( et souvent de tomber). D'abord, c'est très pratique mais surtout, c'est souvent obligatoire. Dans une des séquences, vous êtes poursuivi par un scrolling très rapide et vous ne devez pas cesser de « dasher » pour ne pas être rattrapé. Heureusement, les trophées sont semés aux bons endroits, encore vous faudra-t-il sauter au bon moment pour ne pas les rater!

Ça tombe sur le chat: c'est génial, c'est mon préféré!   Une partie de squash très bien réalisée ( en mode 7?) avec un rendu sublime pour le parquet et des trajectoires qui ne se cantonnent pas à de tristes diagonales.

Pour tuer ses ennemis, l'ami Buster a juste besoin d'utiliser le bouton Y ( ou X, ou ce que vous voulez en fait, ça dépendra de vous puisque vous pouvez configurer la manette à votre guise). Cette fonction consiste en un coup aérien assez incompréhensible et pas très esthétique, mais d'une efficacité redoutable. Heureusement, tous les ennemis ne se dégagent pas comme ça, et vous pouvez être sûr(e) que vous devrez réfléchir plus que ça pour tuer un boss par exemple.

Dizzy l'affamé est le premier boss du jeu.   Vous trouverez aussi ce bandit dans le train. Faites juste gaffe à sa canne, mais en-dehors de ça, il est nul.

Après avoir exploré la panoplie complète du lapin-héros, si j'en venais aux autres points de ce jeu? Parce que je n'ai toujours pas expliqué ce qu'il fallait faire. En réalité, l'histoire est assez brouillonne, vous incarnez donc Buster qui va évoluer au travers de niveaux très différents dans le cadre de scènes filmées pour les studios... ACME ( si j'ai bien compris!). D'où des prises de vue genre cinéma dans les petites introductions des niveaux, et le fait que les personnages connaissent à l'avance le rôle qu'ils vont jouer. Au final, comme s'il était interdit d'innover un peu, Buster devra sauver Babs Bunny, sa petite amie reconvertie pour le coup en princesse kidnappée par un extra-terrestre déjanté. Vachement original!

Les mots de passe permettent d'accéder aux mini-jeux. Au fait, regardez le sponsor...   Ah oui, j'ai oublié de vous le dire: tout est en anglais!

Selon le niveau de difficulté que vous choisirez ( Enfant, normal ou challenge), la quête sera plus ou moins longue. Le mode enfant n'inclut aucun des boss; quant au difficile, il contient un niveau supplémentaire et surtout, vous disposerez de moins de points de vie avec des niveaux plus longs. Mais malheureusement, si les niveaux sont extrêmement variés ( on peut avoir quatre ou cinq parties complètement différentes), il n'y en a que cinq plus une séquence spéciale très sympa: un match de football US!

Comparer le poids des Toons, ah que voilà un mini-jeu follement instructif. Y'a marqué quoi sur la balance? ;)   Le match de football américain est un très grand moment de sport. Présenté par ACME.

Mais comme je viens de le dire juste au-dessus, cette durée de vie relativement faible est compensée par des niveaux très intéressants à redécouvrir plusieurs fois. Si l'on ne peut pas éviter le classique du classique qu'est la maison hantée, on appréciera quand même l'effort particulier qui a été effectué à son sujet. Trois parties bien distinctes plus un boss, avec quelques bonus pas évidents à trouver et des ennemis assez hideux et le tour est joué: on évite le cliché. Il en va de même avec le niveau aérien où l'on saute de ballon en ballon et le passage dans l'espace qui est très long et très complexe.

Le trophée en or de Gros Dodo vous permettra d'exterminer tous ces coyotes cow-boy!   Il va vous falloir éviter ce rayon lumineux invincible qui va recouvrir toute la surface de l'écran. Comment faire? Si vous croyez que je vais déjà vous le dire...

Outre ces trois incontournables, le jeu propose deux premiers niveaux étonnants et déjà pas si évidents. Quand vous aurez terminé le premier, qui a pour cadre l'université où Buster étudie ( il étudie quoi?), vous maîtriserez déjà bien les techniques du jeu... Mais pourtant, vous ne serez pas au bout de vos surprises, avec un boss que vous ne sauriez pas comment battre si cet imbécile de Hamton ( le petit cochon) ne vous avait pas donné un bon tuyau...

Vous ne voyez pas du « Retour Vers Le Futur III » là-dedans?...   En êtes-vous bien sûr(e)?

La séquence du Far-West devrait tout simplement demeurer un exemple de niveau de plate-forme parfait. Il alterne cinq parties différentes avec un mini-challenge et un petit boss, plus un condensé de toutes les difficultés du jeu. Le graphisme, sublime, colle parfaitement à l'ambiance cow-boy, tout comme la musique, exceptionnelle, et on notera les amusantes petites références à la saga « Retour Vers Le Futur » dans la partie principale du niveau, qui se déroule dans un train assez interminable.

Un mini-jeu où vous guiderez la copine de Buster dans un labyrinthe pour sauver ses amis. Au bout de deux essais, vous constaterez qu'il n'y a qu'un seul labyrinthe de disponible.   Un mini-jeu EXASPÉRANT où vous guiderez ce glouton de Hamton à récupérer des pommes. Mais le voir se casser la gueule est assez tordant.

Mention spéciale, enfin, au match de foot US. Même si vous ne comprenez pas les règles de ce jeu, ce n'est pas grave: le challenge est intéressant à relever, surtout en mode difficile. Je défie quiconque d'inscrire un touchdown en mode difficile sans heurter une seule fois un joueur de l'équipe adverse. Il est bien possible que vous épuisiez tous vos Continue la première fois que vous arriverez à cette étape...

C'est désormais une étape obligatoire à tout jeu de plate-forme: le manoir hanté! Mais celui-ci est particulièrement sympathique.   Vous ne le croirez sans doute pas, mais c'est pourtant vrai: on est toujours dans la maison hantée, alors qu'on croirait une cathédrale!

Voilà donc pour les niveaux que j'exempterai de toute critique. Le graphisme également. Il est absolument merveilleux, très varié, et les Toons ressemblent vraiment à ceux du dessin animé. Dix ans avant Zelda sur NGC donc, on arrivait déjà à réaliser des jeux avec une ambiance de dessin animé. Sacrée performance de la console donc, qui ne se rate pas non plus en ce qui concerne la bande son, de très bonne qualité. Des thèmes variés, accrocheurs, rythmés et très en rapport avec leur niveau. Là-dessus, encore une fois, c'est le sans-faute!

Buster grignote sa carotte très décontracté, nullement gêné par l'horreur à deux têtes qui se rapproche. On est toujours dans le manoir ( mais si!)...   Là, on n'est plus dans le manoir, je l'avoue!

Comme tout jeu du genre, Tiny Toons: Bust Loose! possède ses mini-jeux. D'ailleurs, on n'y coupe pas: dès qu'un niveau est fini, vous êtes propulsé dans une espèce de studio où une grande roue va tourner. Le visage sur lequel elle va s'arrêter sera celui d'un Toon particulier, animateur principal d'un mini-jeu. Il y en a cinq en tout, et vous pouvez évidemment y gagner des vies ( en général, le maximum est de six mais ça peut varier... selon la difficulté choisie!).

Le jeu du Go-Go Bingo, présenté par Daffy Duck Jr.   J'suis un vrai crack à ce jeu.

Ces mini-jeux sont somme toute assez sympa, je dis bien somme toute car l'un d'entre eux est franchement exaspérant ( mais si vous êtes en colère, vous pourrez y satisfaire vos pulsions sadiques!!!), le principe des deux autres est totalement aléatoire et pas fameux, en fait, ce sont surtout les deux derniers qui ont de l'intérêt ( et où on est le plus maître de son destin ^^): la maison-labyrinthe où Babs doit libérer ses amis dans un temps imparti sans se faire attraper par les trois méchants qui rôdent, et la partie de squash où le chat (j'ai perdu son nom) renvoie inlassablement la balle contre le mur, en profitant des bonus qui lui sont accordés si sa balle frappe les persos qui passent devant lui.

Le nombre assez élevé de Continue ne rallonge pas vraiment la durée de vie. Tiens, c'est marrant, je croyais qu'ACME sponsorisait aussi cet écran!   Séquence de saut à la corde. Sympa!

Vous pourrez vous entraîner à ces mini-jeux à volonté quand vous aurez terminé le jeu en mode normal ou difficile, puisque des mots de passe vous seront attribués pour y jouer depuis l'écran Titre. Malheureusement, on en a vite très marre. Car l'unique défaut que peut avoir ce jeu, c'est d'être rapide à terminer et de ne plus présenter d'autre intérêt que de contempler la beauté des niveaux, l'ambiance et la musique quand vous recommencerez...

Touchdown! Et croyez-moi, en mode difficile, c'est... ben... difficile!   Dans le menu Options, vous avez notamment accès à un test des musiques. Je vous conseille la n°11, celle du manoir, que je trouve excellente.

Présentation: => Rien à redire. Les menus introducteurs sont clairs, l'affichage pratique, la position du perso et des ennemis dans le jeu sont très bien étudiées.
Graphisme:
=> C'est suffisamment rare pour être signalé mais le graphisme est réellement parfait. Vous ne rencontrerez aucun bug d'affichage durant tout le jeu, et les niveaux, tout comme les mini-jeux ou les petites scénettes, sont vraiment très beaux.
Animations:
=> C'est dommage que l'on doive rabaisser par là la note graphique, mais en-dehors des ennemis, rien n'est animé. Le décor est très statique, les bonus font un simple va-et-vient, mais pour sauver la mise, il y a Buster et son incroyable multitude de fonctions.
Musiques:
=> Là encore, la note maximale n'est pas usurpée. Les thèmes sont très accrocheurs, très bien réalisés en fonction du niveau, et collent à l'esprit des Toons!
Bruitages:
=> Si, à l'exception des mouvements de Buster et des bruits du train, vous entendez autre chose que les bruits des bonus et les chocs avec les ennemis, vous me ferez signe...
Durée de vie:
=> Le jeu est malheureusement assez court, même en mode difficile, et ce n'est pas parce qu'il est très beau qu'on aura envie de le recommencer à l'infini.
Jouabilité:
=> La perfection, pour la troisième fois, est atteinte. Konami exploite idéalement le pad SNES ( réputé pour son ergonomie inégalée), avec un choix des boutons excellent et une répartition tellement bonne que le bouton A n'est pas utilisé.
Intérêt:
=> Vu que l'on ne comprend pas trop le vrai but du jeu, on se plonge avec curiosité dans cette quête qui s'avère au final mi-figue mi-raisin. Il est difficile de faire un bilan de ce jeu qui possède quatre formidables atouts ( ambiance très sympa, graphismes d'exception, bande son sublime et prise en main impeccable) qui contrastent terriblement avec une durée de vie passable et un manque de clarté dans le but du jeu. Et puis bon, c'est pas pour dire, mais la plate-forme très linéaire et sans pentes, c'est bon pour la NES...

La carotte de cristal augmente votre compteur de vies d'une unité; la carotte en argent vous régénère votre énergie d'une unité.   Une petite dernière pour la route? ACME... sur le canyon au fond...!

Et devinez quoi? Eh oui, ces screenshots ont été réalisés par Mario86 qui découvre les joies de l'émulation.